Guerre en Ukraine : Comment rester concentré (et motivé) au bureau ?

Peut-on encore parler de période mouvementée, tant il semble que ce qualificatif soit prononcé chaque jour depuis 2 ans ?

L’actualité a un impact indéniable sur notre moral. Et comme nous ne sommes pas « 2 personnes », il joue sur notre façon de vivre et de voir la vie aussi dans la sphère professionnelle.

Le conflit en Ukraine semble avoir pris le relai sur l’ère Covid, et en ressenti, appuyer encore plus fort sur les peurs, notamment les plus profondes de l’être humain.

Doit-on parler de la guerre en Ukraine avec ses collègues ? Comment ne pas se demander si sa mission ou sa tâche à l’instant T au travail a encore du sens dans un contexte international aussi chamboulé ? Faut-il s’en détacher ou au contraire s’impliquer ? …

Tant de questions que les Echos START sont venus poser à Emmanuelle Bessez, en tant que spécialiste en qualité de vie au travail.

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De l’aide gratuite pour tous ceux qui se sentent en détresse psychologique

La ligne 3114 est un numéro de téléphone gratuit, accessible 24H/24 et 7j/7 permettant de répondre aux besoins immédiats des personnes qui se sentent en situation d’épuisement professionnel.

Partout en France, la ligne 3114 permet de répondre aux besoins immédiats des personnes qui ont besoin d’être écoutées, soutenues.

Si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas !
Une solution à faire connaître au plus grand nombre.

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Une étude porteuse de solutions pour une santé positive

L’ Observatoire Spinoza (la branche recherche de la La Fabrique Spinoza) publie la 1ère étude scientifique sur les leviers à activer et optimiser pour développer la « santé positive » en adoptant une approche globale de la santé, une éthique « du prendre soin » (care) et des pratiques associées.
 
Les statistiques sont sans équivoque : la santé mentale des Français se dégrade, le taux de burn-out, les maladies chroniques, les troubles musculosquelettiques et les maladies civilisationnelles sont en hausse constante.

Dans cette étude poussée et ponctuée de chiffres et d’exemples, il est proposé une exploration des déterminants de santé sous-exploités, sous le double prisme de la science et de l’innovation pour que citoyens, professionnels et institutions s’engagent sur la voie d’une « santé positive ».

Si certains leviers de la santé sont bien connus comme l’alimentation, l’activité physique, le sommeil ou la vie sexuelle, d’autres tels que l’art, la nature, la ville, le travail méritent d’être mis en action. L’étude propose une lecture des enjeux et des solutions concrètes, individuelles et collectives, à mettre en œuvre.

> Lire l’étude

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Nous avons organisé une réflexion entre une vingtaine de contributeurs, consolidé de nombreux modèles scientifiques, de psychologie et de coaching.
Nous avons profité de l’expertise d’une DRH, d’un Dr en Psychologie et d’un Médecin spécialiste de la prévention santé – travail afin d’étudier les modèles du secteur et les questionnaires en découlant.

> Direction la page dédiée de notre site internet : 

Le 4e Plan Santé au travail

Les lignes bougent en matière de santé – travail

Le 13/12/21 avait lieu la présentation du 4e Plan Santé au Travail, qui fixe la feuille de route en matière de santé au travail pour 2021-2025.
La priorité est donnée à la prévention, dans la continuité de l’ANI du 9 décembre 2020 et de la loi du 2 août 2021.

▶ Les objectifs :

#1 Réduire le nombre d’accidents du travail, y compris graves et mortels, auprès des publics les plus exposés, les jeunes et les intérimaires notamment.

#2 Permettre aux salariés ayant un problème de santé de garder un emploi.

#3 Aider les entreprises à prendre soin de la santé mentale de leurs collaborateurs.

#4 Prévenir les violences sexuelles et les agissements sexistes au travail.

#5 Aider les entreprises à mieux se préparer aux crises lorsqu’elles impliquent la santé des travailleurs.

> Pour en savoir plus

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Du lien entre Qualité de Vie au Travail et … qualité du travail !

En pleine phase de lancement d’une promotion inter-entreprises de formation à la QVT, nous sommes connectés à différents niveaux de maturité par rapport au sujet.

De grâce, nos prospects et clients ne sont que des Entreprises Humanistes, où l’envie de « prendre soin » des parties prenantes est au cœur de la culture et effective dans les décisions, actes et comportements du quotidien.

Clairement, ces Entreprises font toutes « de la QVT » sans en avoir posé le nom. Actrices responsables, elles sont engagées dans une démarche RSE.

L’écoute des motivations et attentes des futurs participants à notre parcours de formation permet de sonder le prisme de lecture de chacun.e : une variété impressionnante, à l’image de l’envergure de notre belle discipline !

S’il y a bien un angle qui n’est pas oublié, c’est que la QVT met la qualité du travail réalisé au cœur, et le borde de ses conditions d’exercice. Ce sont bien ces 2 aspects, interagissant en cercle vertueux, qui permettent d’analyser les pratiques et d’y trouver les actions de protection et d’amélioration.

La QVT, c’est « bien faire » son travail, et « y être bien ». Jamais l’un sans l’autre, si l’on s’inscrit dans une perspective humaine et durable de la vie au travail.

Merci à BENOIT SERRE pour cet article, et ce partage qui recentre le sujet et mène à la réflexion, notamment sur le besoin de perception de l’utilité du travail réalisé, et de la présence des ressources nécessaires pour le mener à bien.

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La QVT est un univers obscur et opaque pour la plupart des Travailleurs, et même des dirigeants, DRH et IRP. Il faut dire que la définition officielle fixe l’objectif plus que ne décrit le concept, et que sur le terrain, la QVT est bien souvent réduite à la mise en œuvre d’actions de bien-être.

« J’ai tendance à procrastiner : c’est grave ? »

Cet article intervient en complémentarité avec l’article paru sur Le Figaro le 28 novembre 2021.

De prime abord, la procrastination a l’air d’un sujet un peu léger. En fait, il mérite qu’on s’y intéresse car non seulement le mot est sur des bouches de plus en plus nombreuses, mais lorsque l’on l’entend, il est vécu comme un symptôme, la personne concernée s’en sentantvictime. Derrière le constat de la procrastination, vient vite la culpabilité. Celle de ne pas faire immédiatement ce qu’il y a à faire.

Alors si c’est un phénomène collectif ET générateur de souffrance, c’est un sujet sociétal.

Chez Wunjo on écoute et on s’intéresse à tout ce qui peut fabriquer du mal-être au travail. Et si l’on parle beaucoup d’environnement pathogène, de conditions de travail délétères, de management pas suffisamment bienveillant… On voit et on sait aussi que les travailleurs sont très forts pour se faire mal tous seuls. Car il nous semble que la plupart des procrastinations sont constatées et déplorées par la personne concernée que par son management…

Voici le point de vue de notre fondatrice, Emmanuelle BESSEZ, ses conseils pour accueillir, gérer et prévenir la procrastination. 

Conseil 1 – Vérifiez que ce que vous faites s’appelle bien de la procrastination.

Rappelons la définition : « c’est l’acte de différer une tâche », de la « remettre au lendemain » (ou à dans 5 minutes !).

Alors posez-vous la question : est-ce que ce que vous êtes en train d’ajourner était vraiment urgent, c’est-à-dire programmé à « maintenant » ? Il faut distinguer l’urgent de l’important. 

Temporiser l’appel à un prospect n’est pas la même chose que reculer son arrivée en réunion ou de laisser une collègue en difficulté attendre votre aide… 

Faisons d’abord des distinctions pour ne pas tout prendre pour des actes de procrastination. Ne nous laissons pas submerger par le culte de l’immédiateté et l’ultra-exigence de la réactivité.

2e conseil :

Si je procrastine vraiment, demandez-vous si c’est grave. 

Est-ce un vrai problème ? Objectivement parlant. Quelles sont les conséquences ? Les impacts pour moi et pour mon entourage professionnel ?

S’ils sont très raisonnables, que votre procrastination n’est pas bien grave… alors ce n’est pas autant un sujet donc on relativise !

Si ce n’est pas le cas… alors il faut passer au 3e conseil.

Conseil 3 :

Je procrastine et ça craint. Je culpabilise très vite. Je me créé une pression supplémentaire, du stress. L’inverse de ce qui génère de la sérénité et de l’envie.

Alors on conseillera d’accueillir l’état de fait. Il n’y a pas l’énergie et l’envie ici et maintenant. Accepteé que c’est ce que votre corps demande à ce moment-là. Respirez et autorisez-vous. 

Conseil 4 (qui va avec le précédent !) :

Et si vous changiez de regard sur la procrastination ?

Est-ce que vous avez l’obligation d’être productif tout le temps ? Non… ou alors si c’est le cas, c’est une vue de l’esprit, l’être humain n’en est pas capable.

Et puis, est-ce que procrastiner maintenant peut vous permettre d’être très efficace tout à l’heure ? Certains sont câblés « urgence », savent donner le meilleur d’eux-mêmes uniquement dans le speed. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

Alors, si cela n’est pas votre cas et que vous procrastinez pas mal, allez vite au conseil 5. 

Conseil 5 :

Vous savez que vous procrastinez, et vous savez aussi que vous n’allez pas pouvoir procrastiner toute la journée. Alors pensez « équipe ». Evaluez avec vos collègues l’urgence de la tâche. 

Et prévenez-les de votre tendance à procrastiner : être dans la prévention évitera de contaminer votre entourage, de lui créer du stress. Pensez à les rassurer que la tâche sera faite quand même:) et dans le timing imparti. Et tenez votre engagement : il en va désormais de votre fiabilité.

Conseil 6 :

Il est temps d’aller regarder le problème. Plus exactement d’en comprendre la source. Pour quelle raison êtes-vous en train de déporter cette tâche ? C’est quoi votre problème avec elle ?

Clairement, on remet une activité à « quand on aura envie de s’y mettre ». La procrastination est une crise de l’envie. Du plaisir. Du moteur. De la motivation.

Donc posez-vous les questions qui suivent, et essayez d’y répondre honnêtement :

– qu’est-ce qui me déplaît dans cette tâche ? 

– comment puis-je diminuer cet inconfort ?

– et sur l’autre côté de la balance : qu’est ce qui me plaît dans cette tâche ? Où puis-je y trouver du plaisir ?

Parfois juste s’interroger permet de reconnecter l’énergie.

Et parfois il y a des problèmes plus profonds : la peur de l’échec ou de la difficulté, parfois (même si cela peut paraître fou !) la peur de la réussite. Ou encore la déconnexion au sens profond de l’action, celle qui donne des perspectives, de la visibilité, la sensation d’œuvrer dans quelque chose de plus grand que nous.

Conseil 7 :

Êtres de plaisir, nous pouvons être motivés ET détournés de notre concentration. Il y a de nombreuses sources de distraction qui peuvent cannibaliser notre attention donc notre temps. Smartphones qui bipent, réseaux sociaux qui clignotent… Cette addiction qui fait perdre la notion du temps, qui nous happe sur des flux indéfinis, qui sait capter notre attention, nourrir notre besoin de lien.

Là il s’agit de s’auto-reguler, d’être son propre « parent ». S’interdire d’ouvrir les fenêtres sur l’ordinateur, éloigner son téléphone. Ou alors se fixer un créneau d’usage raisonnable. Et c’est valable pour les pauses café…

Conseil 8 :

Organise-vous. Chacun a son rythme, et la modularité qui lui convient. Si vous connaisse votremode de fonctionnement, ce qui vous met en énergie, vous génère du plaisir, vous permet de trouver des ressources pour faire confortablement des efforts… alors, vous pourrez organiser votre planning. Par exemple : d’abord une tâche qui va vous « mettre en marche », aiguiser vos neurones. Puis une seconde qui sera plus cool. Puis la 3e, plus « challengeante ». 

Certains fonctionnent en mode effort-récompense. Alors à chaque tâche qui coûte, programmezjuste ensuite une activité qui fait kiffer.

Conseil 9 :

Si ça dure, qu’être en mode retard chronique nuit à votre productivité, à celle de votre entourage professionnel, de votre équipe. Et si vous en souffrez, même un peu… Alors considérez qu’agir c’est aussi s’exprimer. Nous vous conseillons d’en parler, d’oser dire ce qu’il se passe. Demander de l’accueil, des conseils, du soutien. Se rendre compte peut être qu’on n’est pas seuls à vivre ça. Expérimenter des solutions qui sont celles des autres, et apprendre sur soi.

Conseil 10 :

Et pour finir, il s’agit d’être honnête avec soi autant que possible. Si la procrastination perdure, s’amplifie, fait des dégâts… Il est alors temps de vous poser la question fondamentale du sens du job que vous exercez.

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Le bien-être du dirigeant : est-ce un sujet ?

On parle du Bien-être au Travail, on en parle de plus en plus. Le sujet de cette attention est, d’un point de vue théorique, les « travailleurs.ses ». Dans la réalité des faits, ce sont les salariés qui sont adressés. On n’y parle très peu du dirigeant, on n’en parle même…. Jamais.

Pourquoi le Bien-être du Dirigeant n’est-il pas un sujet ?

 Le statut peut contribuer à expliquer « rationnellement » les choses. 80% des Dirigeants sont « TNS » (Travailleurs Non Salariés), gérants d’entreprises souvent patronymiques.

Pour ceux-ci, jusqu’à ce que les réformes santé – travail ne les considèrent (l’an dernier), pas de suivi médical par les Services de Santé au Travail, pas de prévention à leur égard si ce n’est profiter des messages adressés aux équipes salariées.

Il n’y a pas de cadre juridique, d’obligation réglementaire de surveillance, de prévention, d’accompagnement pour les dirigeants non-salariés. Au mieux, leurs assureurs ont bien fait leur métier, les couvrant par des contrats IJ (Indemnités Journalières), Homme-Clé… On notera que certains rares experts comptables (vus souvent comme les « médecins de famille » du dirigeant) sont sensibles au sujet, et prennent la parole pour alerter leur interlocuteur-client sur son état.

Alors qui peut traiter le sujet,
si ce ne sont pas les organes officiels de prévention et la loi ?

Les syndicats et réseaux patronaux ont un cœur de métier axé sur le lobbying, le business, l’information bien fréquemment d’ordre réglementaire, et sont des organes de lien social et d’entraide pour les dirigeants bien souvent isolés. La question de leur santé est rarement abordée, parce qu’elle n’est pas un passage obligé… et soyons honnête, parce qu’elle n’est pas évidente à aborder, parce qu’elle touche l’intime.

Culturellement, il y a un vrai « hic ». Liée à l’image du patron. Ce héros, demi-dieu, qui est tout sauf la « victime » à considérer et protéger. Il est fort, il est entrepreneur, il fonce, il n’a pas droit à l’erreur. Voire pire, c’est un « bourreau », un méchant, un égoïste… qui a les moyens de prendre soin de lui.

Dans la réalité, le taux de suicide pour mal-être au travail est plus important chez les dirigeants que chez les salariés, mais cela se sait peu. L’agriculture fait exception, on en parle davantage, mais le paysan éveille une affection plus naturelle chez les français qu’un patron de boîte d’informatique ou la nana qui tient une boutique dans une zone commerciale. Alors des services se montent depuis quelques années, pour « quand c’est quasi trop tard », en mode curatif et secours (comme Apesa lié aux Tribunaux de Commerce). C’est bon, c’est bien, ça grandit… mais encore une fois on est sur une vision pathogène de la santé au travail des patrons, et pas dans la prévention – l’éducation, la sensibilisation… l’avant, quoi.

Et puis, « si c’était un sujet, ça se saurait » : il n’y a pas ou peu d’études pour donner de l’importance à la question du bien-être du dirigeant. Les mutuelles commencent à s’y mettre (Harmonie en 1er), on évoquera l’observatoire Amarok initié par Olivier Torres qui est très actif et médiatise autant que possible, et quelques réseaux de dirigeants (en 1ère ligne, le mouvement des patrons humanistes, le CJD) et syndicats (Medef) commencent à s’y mettre. Des centres d’étude (Cairn Info), à la marge. Et puis des fer de lance, comme Philippe Rodet, ou certains médecins du travail qui ont ouvert les yeux sur le sujet et décentré leur attention de la seule considération pour la cause salariale. J’oserais même aller jusqu’à dire que certains syndicats salariés commencent à considérer la systémie de la situation, et établir un lien entre la santé de leur boss et de leur cible initiale, leurs adhérents.

Dans les réponses glanées à la question initiale : « Pourquoi le Bien-être du Dirigeant n’est-il pas un sujet ? », on entend aussi que le profil-même du dirigeant est une explication.

–       Majoritairement masculin, ce métier, des hommes avec moins de « yin » c’est-à-dire moins tourné vers leur monde intérieur, moins expressif sur leurs émotions…

–       Beaucoup de techniciens parmi les dirigeants, à qui l’on n’a pas appris lors de leurs écoles technologiques / d’ingénieur les éléments majeurs de la psychologie humaine, qui n’ont pas dans leurs plans de formation de modules de développement personnel… (c’est presque drôle à écrire, tellement cela semble irréaliste de l’imaginer).

–       Alors que tout l’entourage déverse sa projection de personne « forte », le dirigeant s’applique cette obligation morale, comme s’il s’auto-imposait d’être fort, d’être un modèle… Et lorsque certains ont une valeur « exemplarité » puissante, le besoin interne de tenir le coup est encore plus actif. Alors, hors de question d’oser dire « ça va pas »…

 Et puis tout ça, c’est aussi un peu de la faute des dirigeants ! Eux qui sont bien souvent seuls, taciturnes sur leurs ressentis et inquiétudes, pas habitués à demander de l’aide, à faire savoir leur vulnérabilité. Oui, s’ils la ramenaient davantage, le sujet se saurait davantage.

 Alors, … au Dirigeant d’être responsable de lui-même ! Comme tout travailleur. Et à lui d’implanter le sujet dans le paysage.

 

Pourquoi c’est non négociable d’avoir un patron en bonne santé ?

On ne pose pas cette question, c’est fou. Soit le dirigeant se débrouille avec sa santé, soit on constate qu’il l’a perdue. Pourtant, la santé du dirigeant est un sujet majeur, j’ose : stratégique.

Portons d’abord un regard humaniste :
sur la personne physique
qu’est ce chef d’entreprise.

N’a-t-il pas droit à une considération humaine tout simplement ? Celle du respect de sa vie.

N’est-il pas un travailleur lui aussi au sein de son entreprise ? Contribuant à l’atteinte des objectifs collectifs et à la réalisation de la mission de l’entreprise ? Dont la valeur ajoutée est donc dans l’équation de la masse productive….

Et enfin, le travail doit-il être un lieu de souffrance pour lui ? N’a-t-il pas droit à un équilibre entre l’énergie accordée aux efforts et le plaisir qu’il en retire ? Etre patron le condamne t’il à laisser sa santé ?

Et puis portons un regard plus intéressé : sur la personne morale qu’est l’Entreprise.

Le peu d’études réalisé a démontré que la santé de l’entreprise était directement liée à la santé de son dirigeant. Un patron qui déprime, la boîte plonge. Un patron en colère, la boîte vit des crises. Un patron absent, et l’entreprise boîte (pardon pour l’humour douteux). Car l’état du patron génère un impact opérationnel et économique évidemment, sur les performances de sa boutique.

Et n’oublions pas que l’entreprise est un regroupement d’Hommes. Que l’état de son chef a un impact social, sur le bien-être de l’équipe, de l’équipe rapprochée en 1er lieu, mais de l’ensemble du personnel infine. Un patron qui n’a plus d’énergie et qui n’y croit plus aura de franches difficultés à maintenir la motivation des troupes.

 

Alors on fait quoi ?

1.    On sensibilise les dirigeants : on les éveille, on les cultive, on leur dit et répète qu’ils sont un sujet pour la société et pour eux-mêmes.

–       On leur suggère une démarche personnelle à base de lectures, de formations, d’échanges. On les invite à des conférences, des congrès, des séminaires où on parle de ce sujet tabou.

–       Et puis on utilise l’obligation légale en matière de prévention santé-travail, ou les encourage à s’inscrire dans la démarche de leur entreprise en matière de QVT – comme nous pouvons le faire chez Wunjo.

2.    On les invite à s’interroger, à procéder à des évaluations pour mettre de la hauteur, de distance sur leur situation. A mettre de l’objectivité dans la subjectivité.

–       Certains auto-tests sont proposés depuis peu. Beaucoup orientés « moral » (comme celui très récent de la fondation Entreprendre) ou « détection du burn-out » (valables quelque soit le statut, avec en référence la militante Marie Pezé)

–       Le corps médical stricto-sensu qui reçoit et accompagne des êtres humains dans leur sphère professionnelle est aussi là pour ouvrir le champ de la considération de la santé, abordant le vécu du travail, reroutant de plus en plus vers les professionnels du champ psychosocial (coach et psychologues).

Nous, intervenants en santé-travail, rêvons que chaque dirigeant se fixe – ne serait-ce que – 3 ou 4 indicateurs de son état de santé, et les surveille régulièrement, façon ‘hygiène vitale’. Et s’ouvre à écouter son entourage, tant personnel que professionnel, faisant preuve de bienveillance à l’égard de son proche, au statut de dirigeant.

3.    Enfin, on les invite à agir. A s’imposer une hygiène de vie, autour de l’équilibre nécessaire à leur survie et à leur qualité de vie. A se former, autant que nécessaire, pour combler le gap de culture et de sensibilisation au sujet. Et à se faire accompagner, autant que possible, pour élargir leur vision des choses et les possibilités d’activation de leviers.

L’ère COVID a épaissi le trait de la question du bien-être. En général. Donc aussi en particulier pour nous autres, dirigeants. Ensemble, faisons en sorte que ce sujet soit considéré comme une question de société.

Merci à COBATY Tarn-et-Garonne et à son Président, Fabrice Vales, d’avoir posé le sujet et créé l’espace de la discussion avec ses adhérents. Et d’avoir ainsi créé l’impulsion d’écrire cet article, militant je le concède, engagé et exposant ma vision personnelle du sujet. 

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Etre reconnu au travail : un besoin vital

Le besoin de reconnaissance est universel. L’homme doit se sentir sécurisé dans son environnement social, et se construit en fonction du regard des autres, de leur posture, de leurs jugements. Un “pouvoir” bien souvent trop confié à l’extérieur de Soi, mais dont la valeur reste cruciale pour se sentir à sa place dans un collectif, pour avoir le sentiment d’ “être quelqu’un”, de mériter d’avoir son rôle.

Si toute personne de l’entourage professionnel a clairement un rôle à jour en la matière, le manager occupe une place stratégique. Il incarne le référent dont l’on attend l’évaluation de notre sacrosainte “valeur” : la nôtre en tant que personne, mais aussi celle de nos efforts ou encore de nos résultats. 

Or, valoriser la singularité d’un collaborateur, employer le bon langage de la reconnaissance, l’user avec sincérité, et ainsi contribuer à donner corps et sens à des activités de plus en plus dématérialisées… sont des challenges humains auxquels ils ne sont pas souvent éveillés, ni formés.

> Découvrez un article qui traite de ce désir de légitimité sociale de manière très intéressante. 

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WUNJO a mis en place Les « Causeries QVT » qui sont des moments privilégiés à vivre en petits groupes, en présentiel ou en distantiel.
D’une durée de 2H à ½ journée, ils ont été conçus de manière à être accessibles à tous profils, empruntant l’approche de la ludo-pédagogie et du coaching d’équipe.
Animées avec bienveillance et plaisir par des experts, l’on y vit à la fois des prises de conscience, une montée en connaissances et compétences et un temps de cohésion sociale car toute la causerie s’appuie sur le vécu personnel des participants.

Cultiver la diversité fait-elle de l’entreprise un milieu inclusif ?

 Suite à la matinale organisée par FACE Grand Toulouse le 10/11/2021, j’ai le plaisir de partager cet article dispensant mon point de vue sur l’Entreprise inclusive et ses pratiques. 

N’hésitez pas à commenter sur notre post sur Linkedin pour alimenter le débat… Car il ne s’agit ici que de ma représentation du sujet, la vôtre m’enrichira. 

1.    Qu’est-ce qui fait de l’inclusion un sujet si attractif dans le milieu professionnel ?

  • Les entreprises se demandent comment faire pour nourrir une double intention : PERFORMANCE et BIEN-ETRE. Ce qui devient l’exigence des travailleurs.ses, a longtemps été vu comme la quadrature du cercle… Les études se multiplient pour faire connaître le lien étroit entre une culture d’entreprise encourageant la diversité et l’inclusion ET l’engagement, la productivité, l’innovation et le bonheur au travail, ainsi que la santé.

Cf Boston Consulting Group (étude sept 21) sur 1600 salariés dans 16 pays

  • En parallèle, le contexte réglementaire pousse les entreprises à être davantage inclusives, en tant qu’actrices de la cohésion sociale.  
    – Depuis le traité de Rome de 1957, une succession d’une dizaine de lois… On y parle de la diversité comme le mélange des différences, comprenant l’égalité des chances, et la lutte contre les discriminations.
    – Le dispositif juridique s’étoffe jusqu’à notre jour, il couvre tous les champs de la vie professionnelle. On parle désormais d’inclusion, depuis 2010 environ. Et la RSE commence à être bien connue, avec son volet Social & Sociétal.
  • Le Monde évolue, pour ne citer que quelques exemples : le business est de + en + international donc multi-culturel, la place des femmes s’affirme, l’homosexualité est de mieux en mieux acceptée, les jeunes générations veulent une meilleure conciliation de leur vie pro/perso et n’ont plus le même rapport à la hiérarchie… L’entreprise s’ouvre à la diversité, et est + en phase avec la réalité de la société.
  • N’oublions pas non plus les problématiques nombreuses de recrutement des Entreprises qui les pousse
    – à s’ouvrir à des profils moins « classiques », pour élargir le champ des possibles
    – et à bichonner leur marque employeur où la diversité a la côte, notamment auprès des jeunes générations et des travailleurs.ses qui ont une sensibilité sociale.
  • Et enfin, si l’Entreprise a fait globalement d’énormes progrès sur la prise en compte de la santé-sécurité physique et psychologique des travailleurs.ses, l’inclusivité est encore un aspect difficile à aborder. La période actuelle, avec la crise sanitaire qui a créé de la distance au sein du personnel, demande une accélération sur ce champ.

 … TOUT POUSSE LES ENTREPRISES A DEVENIR DE + EN + INCLUSIVES. Il s’agit d’une tendance prégnante de notre époque, et presque d’une obligation de survie.

2.    Qu’est-ce qu’une « entreprise inclusive » ?

Traditionnellement, on considère que l’entreprise « inclusive » est celle qui cultive la diversité au sein de son personnel.

Rappelons qu’il existe 3 catégories de « diversité » humaine :

o  La diversité visible : la culture, l’origine ethnique / la race, la nationalité, le genre, le handicap mental & physique ;

o  La diversité invisible : l’instruction, les expériences de vie, la situation familiale, le statut socioéconomique … à laquelle je rajoute la neuro-diversité / atypicité ;

o  Les autres dimensions : l’orientation sexuelle, la religion, la langue.

Et là, la loi s’en mêle et les entreprises déploient des politiques inclusives.

L’entreprise « inclusive » s’applique l’image de la Biodiversité, condition sinequanone de la survie et du développement de la nature.

  • Elle ne laisse pas de côté celles.ceux qui sortent de sa « norme », elle leur donne leur chance.
  • Et même mieux, elle voit la diversité comme une force pour son organisation – pour l’aventure humaine et pour la performance des équipes, faisant sienne la prise de parole de Saint-Exupéry : « Celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit. »
  • Et elle la valorise concrètement, dans les comportements et dans sa communication tant interne qu’externe.

Concrètement :

> Cela se traduit par des quotas en matière d’embauche externe, ou des annonces attirant une main d’œuvre diversifiée

> Ou en interne, des offres de missions encourageant clairement des profils moins « classiques » à rejoindre les projets

> Elle s’engage dans des stratégies proactives en faveur des minorités

> Elle forme ses managers à encourager la mixité dans les équipes, varier les profils

> Elle organise des missions de sensibilisation au sein de l’organisation, notamment aux biais inconscients / préjugés

> Elle veille au maintien dans l’emploi des seniors

> Elle alloue des ressources dédiées aux personnes en situation de handicap

> Elle rédige des chartes de la diversité, signe des accords et fixe des objectifs formels

> Elle s’investit dans des actions luttant contre les discriminations, de soutien des profils vulnérables…

Mais une entreprise qui pratique la diversité n’est pas forcément une entreprise « inclusive ». On voit des entreprises adopter des chartes « diversité », respecter les quotas … mais peut-on pour autant dire qu’elles sont inclusives ?

La diversité va permettre

une insertion socioéconomique

pour des profils « issus de la diversité »,

d’un point de vue quantitatif.

C’est un sujet lié au recrutement.

L’inclusion va agir sur le maintien dans l’emploi, de manière qualitative.

Elle va mettre des moyens en œuvre permettant à chacun de se sentir « inclus », et aux équipes de bien-vivre ensemble.

C’est un sujet de management.

Si la diversité est descriptive, l’inclusion exprime elle une dynamique, un engagement et donc un impact : on passe d’une vision égalitaire à une vision plus intégrative où l’on cultive le bien vivre-ensemble, dans le respect de chacun et la valorisation des différences.

 Créer et maintenir un « environnement inclusif » est évidemment complexe car :

  • ce qui crée le caractère « inclusif » d’un environnement est subtil,
  • être inclusif est une caractéristique très difficilement mesurable & pilotable,
  • et rappelons qu’en matière de vivant, tout peut basculer très vite – dans un sens comme dans un autre !

Ainsi, au-delà de cultiver la diversité au sein de son personnel, l’entreprise inclusive prend soin du « sentiment d’inclusion » de ses collaborateurs.trices.

3.    Le Sentiment d’INCLUSION, c’est quoi ?

 C’est avant tout une notion individuelle, subjective.

Il s’agit du sentiment d’être accepté en étant/restant soi au travail (liberté d’être authentique), sans avoir à cacher une « partie de son identité ». Et quand on parle d’une « partie de son identité », on va au-delà de ces marqueurs qui parlent de typologies de situation personnelle (de type handicap, origine ethnique, genre…), c’est plus subtil…

Le travailleur.la travailleuse ne se sent inclus à 2 conditions : si il/est …

1      Se sent appartenir à son collectif de travail, accepté, respecté  > « je me sens intégré »

2      Vit une expérience positive au sein de ce groupe, c’est-à-dire qu’il se sent valorisé et encouragé à participer pleinement, qu’il sent qu’il peut / a le droit de ressentir & d’exprimer ses envies, ses peurs, ses opinions sans risquer d’être dé-jugé / dévalorisé > « je me sens libre »

Regardez ces quelques exemples, à la lecture votre cœur vous dira très vite si vous vous sentez « inclus » ou « exclus ».

1.   Lors de ma prise de poste, on a mis 1 mois à me créer un accès sur le serveur de fichiers partagés

2.   Tout le monde me dit bonjour en souriant le matin

3.   Mes collègues ne m’invitent pas ce midi à déjeuner dehors avec elles

4.   Mon responsable valide systématiquement mon adhésion avant de lancer un nouveau projet

5.   Je n’ose pas donner mon opinion en réunion

6.   Je n’ai pas de difficulté particulière à demander de l’aide

7.   Je ravale mes émotions plusieurs fois par jour, je fais surtout attention de ne rien montrer

8.   Dans le cadre de nos projets, je suis force de proposition dès que je peux

On comprend bien que

le sentiment d’inclusion parle

d’une lutte contre la peur ancestrale du rejet, d’un besoin de sécurité psychologique à la croisée du besoin d’appartenance et d’estime.

 La souffrance psychologique sociale était dite comme la pire par Freud, car l’homme – animal social par excellence – croit profondément que les autres hommes sont là pour l’aider à vivre… et il est intolérable de penser qu’ils peuvent l’empêcher de vivre.

 Alors comment agir favorablement et restaurer cette sécurité psychologique ?

4.    Comment prendre soin du sentiment d’INCLUSION ?

 De qui est-ce la responsabilité ?

–     La personne morale qu’est l’Entreprise en tant qu’Employeur, avec à sa disposition un champ d’actions concrètes sur le plan collectif qui est très riche & large.

–     Le management a un vrai rôle à jouer évidemment, cela fait partie de sa fiche de poste.

–     Mais c’est la responsabilité de chacun aussi ! Prendre soin du sentiment d’inclusion de son entourage (collègue, manager, patron !) fait partie du contrat moral d’une relation… et là parfois il suffit de peu de choses.

–     Chaque travailleur.se a un pouvoir insoupçonné, celui d’être acteur.trice de sa vie, de décider de prendre soin de soi et notamment de son propre sentiment d’inclusion. Certaines sensibilités amènent des confusions dans la perception des situations et parfois certaines blessures peuvent pousser jusqu’à l’auto-exclusion.

Comment peut-on prendre soin de ce sentiment ?

 1 / Tout commence lors de « l’intégration » :

Rituels & livret d’intégration, présentation valorisante aux membres de l’équipe, tutorat, formation… 

2 / Les choses se poursuivent au cours de la vie dans l’Entreprise :

Il s’agit de viser à un sentiment d’inclusion « pour chacun.e » ET « durable » : être employé.e est une 1ère étape, profiter d’un emploi durable est mieux… et bénéficier d’un emploi durable ET de qualité est l’objectif de tout.e travailleur.se !

Ayons conscience que, comme pour le handicap, il y a des marqueurs visibles, des symptômes du manque de sentiment d’inclusion, et des situations de rejet non visibles, des souffrances internes non exprimées.

  •  Du côté de l’Entreprise 

– donner des moyens pour éduquer (actions de sensibilisation, formations…) à la différence / la curiosité, l’écoute / la communication

– valoriser le personnel dans la communication interne & externe

– actions de soutien aux difficultés sociales, psychologiques, ou d’usage (ex : numérique)

– système d’information ouvert et collaboratif (ex : réseau social d’entreprise)

– égalité d’accès à la formation professionnelle

  • Du côté du Management / pour le sentiment d’appartenance

– mixité professionnelle dans l’équipe

– management participatif, co-décision / co-construction

– une posture rassembleuse, compétence de communication & de médiation

– des temps de cohésion

– …

  • Du côté du Management / pour le sentiment d’estime de soi

– liberté d’expression

– reconnaissance : valoriser la personne, ses efforts, ses résultats

– droit à l’erreur

– absence de favoritisme managérial

– …

  •  Du côté des Collègues

– vigilance, attention réciproque

– soutien

– favoriser le partage des avis sur un dossier

– …

En conclusion…

L’entreprise qui entend prendre soin du sentiment d’inclusion s’engage dans un chantier de transformation qui dépasse l’intégration de personnel issu de la « diversité ».

Si intégrer la diversité relève de la nécessité, prendre soin des présents

est gage de responsabilité.

Une démarche QVT permettra

  1. de mettre ce sujet au débat, d’éveiller les consciences, de partager les besoins et les envies,
  2. d’engager une mesure, d’évaluer le caractère inclusif du milieu de travail, et la différence avec le souhaité
  3. de capitaliser sur les bonnes pratiques, de co-construire des solutions… 

… avec une culture progressive de l’écoute sincère, de la bienveillance, de la liberté d’expression… et la mobilisation des ressources, tant du côté de la personne morale qu’est l’entreprise que des personnes physiques qui la composent.

> Pour (re-)voir le webinaire, rendez-vous sur la chaîne Youtube de Face Grand Toulouse.

 

WUNJO propose des conférences interactives, qui mêlent prise de parole didactique par un expert et techniques participatives.
Elles véhiculent des contenus qui touchent et impliquent le public, qui ressort avec des pistes concrètes de prise de soin de sa QVT.